23/05/2018
« Martial Darbon est producteur de lait. En septembre 2016, il a lancé la marque de consommateur « C’est qui le Patron ?! ». Avec un principe simple : les éleveurs s’engagent à suivre un cahier des charges mis au point par les internautes-consommateurs. En contrepartie, ces derniers s’engagent à payer un peu plus cher leur produit pour assurer une meilleure rémunération du producteur.
Est-ce le bon modèle économique ? « Il a au moins le mérite d’être efficace, puisque les consommateurs trouvent le juste prix qu’ils considèrent qu’ils sont prêts à payer et ils nous suivent », argue Martial Darbon au micro de RTL. « Par ce biais-là, ils permettent aussi au producteur de vivre décemment de son métier », poursuit-il.
L’initiative avait été lancé en pleine crise laitière. Cela a-t-il permis de sauver des exploitations ? « Vraisemblablement », répond-il. À ses yeux, il y avait « une telle dévaluation des producteurs de lait dans ce pays […] qu’il fallait que le consommateur s’engage pour essayer de sauver ses campagnes ». Il concède que les relations avec la grande distribution restent « compliquées ».
« Un modèle minoritaire »
« Il y a une attente aujourd’hui pour des produits qui portent ce qu’on appelle une ‘valeur sociétale’, c’est-à-dire qu’ils sont un peu plus que ce qu’ils paraissent », constate pour sa part Olivier Dauvers, expert en grande consommation, qui cite le lait, la farine ou encore le steak haché surgelé.
À la question de savoir si c’est le bon modèle, Il est plus mesuré. « C’est un modèle parmi d’autres. Parce que malgré tout, il demeure minoritaire », constate Olivier Dauvers.
« Il faut savoir s’extasier devant la réussite de ‘C’est qui le Patron ?!’. Mais en même temps il faut dire que les 50 millions de litre de lait produits sur un an sont une goutte, comparés aux deux milliards de litres qui sont avalés annuellement par les Français », lance-t-il. À ses yeux, « ce n’est pas ce qui sauvera l’agriculture française dans sa globalité ». »