RTL – Alimentation : « Et si on était à la veille d’une révolution », demande Isabelle Saporta

16/10/2018

« Après deux ans d’existence, « La Marque du Consommateur » a changé le paysage de l’agroalimentaire, en commercialisant un lait qui rémunère les éleveurs.

Cela fait maintenant deux ans qu’est née « C’est qui le Patron ?! », une marque qui entend redonner le pouvoir au consommateur et soutenir les producteurs. Un franc succès qui m’inspire un rêve : et si au lieu de créer des usines à gaz comme les États Généraux de l’Alimentation qui, le plus souvent, comme tous ces grands raouts, accouchent d’une souris, pour ne pas dire d’un souriceau, nos politiques s’inspiraient de ce qui marche.

Or « C’est qui le Patron ?! » marche très bien. Il y a deux ans, quand Nicolas Chabanne, son initiateur, se lance dans cette aventure, il espère vendre sept millions de litres de lait par an. Deux ans plus tard, il vend plus d’un million de litres par semaines, soit 72 millions en deux ans. Et attention, ce n’est pas n’importe quel lait : c’est un lait qui rémunère les éleveurs.

Permettre aux agriculteurs de vivre décemment

On va payer 8 centimes de plus par litre. Soit 4 euros par an, qui vont permettre à nos agriculteurs de vivre décemment. Et à nous, consommateurs, de boire du lait issu de vaches heureuses, pâturant dans les prés, et nourries sans OGM. Qui dit mieux ? Et « C’est qui le Patron ?! », ce n’est pas uniquement du lait, ce sont 18 produits labellisés : du miel, du jus de pomme, du beurre… Et bientôt un contrôle citoyen des industriels ?

Nos chers industriels de l’agroalimentaire. Ceux qui d’habitude ne sont pas prompts – c’est un euphémisme – à dévoiler leurs coulisses sont allés d’eux-mêmes chercher « C’est qui le Patron ?! » et leur ont dit : « ben voilà, les consommateurs n’ont plus trop confiance en nous » – va savoir pourquoi hein ! -, « pourtant, on vous promet, tout n’est pas encore parfait, mais on progresse. Aidez-nous à le faire savoir ».

Deal ! « C’est qui le Patron ?! » relève le gant et va se faire les dents sur Nestlé. Mais hors de question de servir de caution à la marque. Du coup, pour avoir droit au label des consommateurs, Nestlé accepte de jouer la transparence et d’ouvrir ses usines comme ses chaînes d’approvisionnement. « C’est qui le Patron ?! » se rendra aussi sur le terrain à la rencontre des agriculteurs pour s’assurer qu’ils ne subissent aucune pression. Et si, ce matin, on était à la veille d’une grande révolution. J’ai envie d’y croire et c’est comme ça ! »

ISABELLE SAPORTA

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