25/02/2018
« Dès mars prochain, le label garantira la qualité des produits et la rémunération des producteurs. L’enseigne Carrefour et la marque Cidou ont accepté de jouer le jeu.
« C’est la naissance en France de nouveaux produits qui vont bénéficier, dès leur fabrication, de l’avis et la validation des clients eux-mêmes, assure Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque. Un système gagnant-gagnant pour tous les acteurs. Les consommateurs, d’abord, qui veulent aujourd’hui que les produits changent et souhaitent mieux comprendre ce qu’ils mangent. Les producteurs, ensuite, qui seront mieux rémunérés. Les supermarchés et les industriels, enfin, qui trouvent aussi leur intérêt à s’adosser à notre marque », poursuit-il.
Redonner le pouvoir aux clients
Une manière, selon lui, de « redonner le pouvoir au consommateur », leitmotiv, depuis le départ, de « C’est qui le patron ?! », coopérative atypique basée à Paris (XIe) qui fonctionne avec huit salariés.
En affichant le petit logo aux yeux ronds sur leurs produits, le géant de la grande distribution Carrefour ou la marque alsacienne Cidou s’engagent à respecter un cahier des charges validé et contrôlé par les consommateurs eux-mêmes. Ils acceptent aussi d’ouvrir les portes de leurs usines aux clients qui le souhaitent ou encore à montrer la fiche de paye des producteurs qui ont contribué à la fabrication du produit.
« La transparence est le pacte de départ. C’est ce que souhaite aujourd’hui le consommateur qui se cache en chacun de nous », martèle Nicolas Chabanne, 49 ans, originaire d’Ardèche, lui-même à l’origine de l’opération des « gueules cassées » en 2014 qui avait pour objectif de vendre des fruits et légumes difformes dans les rayons des supermarchés.
Contactés par Danone
Outre ce nouveau label, la petite marque poursuit son développement. Sur son site Internet, chaque internaute est actuellement invité à voter pour la commercialisation et l’élaboration de différents produits de grande consommation comme les œufs, les fraises, le miel ou encore le fromage blanc. À chaque fois, ce sont entre 3 000 et 20 000 internautes qui sont invités à choisir en ligne la taille, l’origine, la forme et l’apparence de leurs produits.
Le premier produit lancé en septembre 2016, le lait, a fait le succès de la marque. Pour chaque litre vendu -à 0,99 euro-, chaque éleveur laitier est ainsi rémunéré 39 centimes -contre 25 ou 26 centimes par litre de lait industriel classique.
Pour l’heure, la marque a pu se développer grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux mais sans aucun budget marketing ni publicité. « Nous avons même été contactés par Danone qui avait l’intention de se servir de notre lait pour fabriquer ses yaourts », assure Nicolas Chabanne. Mais le numéro un mondial du yaourt qui a lancé en octobre dernier une nouvelle gamme de yaourt « 100 % français » et « 100 % naturel » n’a pas donné suite. »
Bérengère LEPETIT