L’objet de cette consultation était de décider si nous acceptions de rediriger les 15cts d’aide à la conversion vers une augmentation directe de la rémunération des producteurs de lait pour le beurre bio CQLP tout en leur permettant de passer au nouveau cahier des charges + qualitatif du lait bio voté tous ensemble.
Le résultat est très net, le changement de cahier des charges est validé à 98%. Les producteurs vont passer au cahier des charges très qualitatif du lait bio voté collectivement et seront ainsi rémunérés au juste prix de 525€/1000L. Les nouveaux beurres bio arriveront en rayon début octobre 2022, le temps que ces changements soient mis en place. 😉
Merci à tous les sociétaires ayant participé à cette décision.
Pour chaque plaquette de beurre bio vendue, 15 centimes sont reversés à des producteurs de lait conventionnel en conversion vers l’agriculture biologique.
La période de conversion est en effet une étape difficile puisque pendant 2 ans le producteur doit se conformer au cahier des charges bio – avec les coûts que cela induit – mais est rémunéré au prix conventionnel. Depuis le lancement du produit en 2017, cette aide a permis de soutenir 625 producteurs dans cette conversion (cela représente plus de 3,4 millions d’euros de soutien supplémentaire redistribués).
Grâce à son succès en rayon (numéro 1 des ventes – hors MDD et promos), le beurre bio des consommateurs a énormément de retombées positives pour les producteurs.
Ces dernières années, de nombreux producteurs de lait sont passés à un mode d’agriculture biologique. Les volumes de lait bio ont donc explosé en France à tel point que la production dépasse désormais la demande côté consommateurs. Ce phénomène a malheureusement entrainé une chute du cours du marché et donc des rémunérations plus faibles pour les producteurs qui ont pourtant investi dans leurs exploitations.
Si notre aide à la conversion n’est aujourd’hui plus aussi pertinente, nous pouvons choisir de réallouer ces 15 centimes par plaquette de beurre bio à l’augmentation de la rémunération des producteurs de lait bio.
Les producteurs de lait bio sont en grande difficulté.
Depuis quelques années, pour répondre aux attentes des consommateurs, beaucoup d’éleveurs se sont convertis au bio. Les volumes de lait bio ont explosé (+12% en 2021 par rapport à 2020) alors que la consommation de produits laitiers bio a fortement diminué (-12,8% sur tous les beurres, par exemple, en 2021 par rapport à 2020). Le cours du marché du lait bio commence donc à dégringoler et les producteurs ayant fait des investissements pour répondre au cahier des charges du bio sont pénalisés car leur lait est aujourd’hui vendu moins cher. De plus, avec le contexte actuel que nous connaissons, ces éleveurs subissent de fortes hausses de coûts de production (engrais, énergie, etc.).
Comme décidé collectivement en 2017 lors de la création de son cahier des charges, le beurre bio “C’est qui le Patron ?!” aide de nouveaux producteurs à se convertir au bio. Le but était de participer au développement de la filière bio, mais cela contribue désormais à la surproduction qui pénalise les éleveurs.
La question de continuer de soutenir la conversion de producteurs à l’agriculture bio se pose donc. On peut donc imaginer rediriger les 15 centimes non plus vers la conversion mais directement vers les producteurs qui produisent le lait utilisé dans le beurre bio CQLP. Cela permet d’augmenter la rémunération du producteur d’une trentaine d’euros.
Hausses de coûts de production pour le fabricant
Le partenaire fabricant subit aussi les hausses de coûts de l’énergie, de l’emballage, etc. Néanmoins, le processus de fabrication du beurre permet d’obtenir du beurre et des co-produits (poudre de lait, lait écrémé, etc.) dont le prix de revente a également augmenté et qui sont donc mieux valorisés. Cela permet de compenser les hausses subies par le partenaire et d’augmenter la rémunération du producteur d’une trentaine d’euros.
Le cahier des charges du lait bio CQLP créé collectivement dernièrement
Pour aider les producteurs face à cette situation, et car le produit été beaucoup demandé, nous nous sommes mobilisés pour voter collectivement le cahier des charges du lait bio CQLP. Ensemble, nous avons choisi un lait français qui rémunère au juste prix son producteur (550€/1000L). Les vaches pâturent au minimum 6 mois dans l’année et reçoivent une alimentation 100% française. Merci encore à tous pour ces choix solidaires, la brique de lait bio arrivera en rayon d’ici septembre. 😊
Les producteurs pour le beurre bio CQLP sont prêts à se conformer à ce nouveau cahier des charges. Néanmoins, ils ont besoin d’un petit temps d’adaptation car les changements dans le secteur agricole peuvent être longs. Par exemple si le producteur doit se (re)mettre à cultiver de la luzerne pour nourrir ses vaches en remplacement du soja importé, il ne pourra la récolter que l’année prochaine. Nous avons travaillé conjointement un plan de progrès :
Dès octobre 2022, les producteurs pourraient franchir une première étape et bénéficier de la rémunération juste associée de 525€/1000L (le coût du passage à l’alimentation 100% française étant de 25€/1000L environ). La totalité du cahier des charges voté collectivement sera ensuite respectée d’ici 2024.
Evolution du cours du marché du lait en France depuis 2020
L’augmentation de la production de lait bio, couplée à la baisse de la consommation a conduit à une diminution du cous du marché français d’environ 15€/1000L depuis 2020. Pour une exploitation produisant 500.000 L/an, cela représente 7500€ de moins !
Qu’en est-t-il des producteurs qui sont actuellement en cours de conversion et qui, pour certains vont terminer ce processus fin 2023 ?
Nous nous sommes engagés auprès de ces producteurs pour les aider à passer l’étape difficile de la conversion. Depuis janvier 2022, du fait du faible nombre de conversions (il n’est pas facile de se convertir dans ce contexte), une petite partie des 15 centimes n’est pas utilisée immédiatement mais est mise de côté. Si nous souhaitons conserver ces 15 centimes, l’argent mis de côté servira lorsque plus de producteurs voudront se convertir au bio. Sinon, si nous continuons sur cette lancée, nous aurons « cagnotté » suffisamment d’argent en Juillet pour aider les producteurs qui ont déjà entamé leur conversion jusqu’à la fin de leur conversion.