« La marque C’est qui le patron ?! a confié son paquet de farine à la minoterie familiale Bellot, qui en profite pour investir en se dotant d’une nouvelle usine près de Niort.
28/05/2019
Tout est parti d’un formulaire rempli sur la page d’accueil de la marque du consommateur C’est qui le patron ?! Un an plus tard, après discussion sur le cahier des charges, la minoterie Bellot, qui emploie 90 salariés à Saint-Martin-de-Saint-Maixent (Deux-Sèvres), fournit les paquets de farine de cette nouvelle marque qui prône « la juste rémunération des producteurs ».
« De plus en plus de céréaliers nous disent avoir du mal à boucler les fins de mois », assure Louis-Marie Bellot, vingt-sept ans, diplômé d’EM Lyon depuis quatre ans, qui incarne la seizième génération de cette PME familiale.
Sa bouteille à la mer a interpellé les dirigeants de C’est qui le patron ?! , Nicolas Chabanne et Laurent Pasquier. « Comme pour les autres produits, nous avons interrogé les consommateurs adhérents de notre coopérative. Nous avons reçu 7.915 réponses », argumente Nicolas Chabanne. Origine du blé, type de culture, stockage, emballage… Résultat : un paquet rouge et blanc très sobre à 1,36 euro, quelle que soit l’enseigne, qui contient une farine française, répondant à des critères de qualité, sans atteindre pour autant la certification bio.
Principal intérêt pour les agriculteurs de la coopérative vendéenne Cavac, qui fournit le grain à la minoterie : la tonne de blé tendre est garantie à 205 euros, alors qu’elle évolue entre 150 et 180 euros la tonne sur les marchés. « C’est un prix plancher. Il pourra être plus élevé selon la qualité », assure Louis-Marie Bellot, qui montre un bon de commande à 218 euros la tonne.
Plus de 2 millions pour une nouvelle usine
Pour l’instant, E.Leclerc et Intermarché ont référencé le kilo de farine produit à Saint-Maixent. Mais pour la minoterie Bellot, qui transforme 67.000 tonnes, ce marché annuel de 1.000 tonnes – soit 1 million de paquets C’est qui le patron ?! – ne va pas révolutionner l’activité. « Nous sommes déjà présents en haut de gamme, avec notre marque en Label rouge, et en bio pour Léa Nature. C’est qui le patron ?! complète notre gamme sur le plan éthique », argumente Louis-Marie Bellot.
Comme la fabrication et l’expédition de paquets impliquent une logistique plus fine, l’entreprise a investi plus de 2 millions d’euros fin 2018. Elle a acquis à La Crèche, sur la zone d’activité de l’A10 de Niort (Deux-Sèvres), un bâtiment de 6.500 mètres carrés, et l’a équipé d’une ligne d’ensachage de 400.000 paquets. « Si le produit prend, on aura la place d’en mettre une deuxième », sourit Louis-Marie Bellot. »
Stéphane FRACHET