27/08/2016
« Depuis la suppression des quotas européens pour le lait en avril 2015, le prix de la tonne est au plus bas. Mais les négociations entre représentants des producteurs et acheteurs sont quasi-impossibles.
Hier à l’aube, le groupe Lactalis a annoncé qu’il achèterait la tonne de lait à 271 euros à partir de jeudi prochain. Les producteurs en tirent un gain de 15 euros pour 1 000 litres de lait vendus à la multinationale.
Mais ils veulent plus. Cette annonce fait suite à l’échec des négociations entre des représentants des producteurs et le géant du lait, après 11 heures de pourparlers dans la nuit de jeudi à vendredi. Les manifestants de Laval, qui occupent depuis lundi le rond-point de la « honte du lait » à l’entrée de l’usine Lactalis en Mayenne, poursuivent le blocus.
300 euros minimum
Franck Ghéhennec, président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants Agricoles du Morbihan, exige une réévaluation bien plus significative : « Le prix doit être au-dessus de 300 euros pour la fin de l’année ». Et les producteurs n’hésitent pas à refuser les compromis. Lors des négociations à la Maison du Lait à Paris, le médiateur Francis Amand avait fait « une proposition de la dernière chance à 280 euros les 1 000 litres ». Lactalis avait accepté l’offre, que les représentants des producteurs ont jugée insuffisante.
Lactalis et les représentants des producteurs se sont à nouveau réunis hier soir à la préfecture de Laval.
Et les consommateurs ?
D’après Sophie Baudin de la Fédération nationale des producteurs de lait, les consommateurs ne seront pas impactés par une augmentation du prix du lait au premier stade de la chaîne : le prix de la brique ne devrait pas bouger et la qualité des produits laitiers n’en sera pas non plus diminuée.
Les consommateurs semblent de toute façon prêts à voir évoluer le prix de la brique de lait dans certaines conditions. C’est en tout cas le pari de Laurent Pasquier et Nicolas Chabanne qui ont lancé « La Marque du Consommateur ». Un questionnaire en ligne propose de s’engager à acheter la brique au prix correspondant aux critères choisis. Et d’après les quelques milliers de réponses, les consommateurs semblent prêts à payer plus cher quand cela permet d’avoir des garanties sur le lait acheté. »