Le 3 mars dernier, des associations et entreprises du monde de l’agroalimentaire
(« C’est qui le Patron ?! », Too Good To Go, La Fourche, Yuka, La ruche qui dit Oui !, les banques alimentaires, ECO2 initiative, Poiscaille, FoodChéri, Maxime de Rostolan)
ont décidé de présenter 10 mesures clé autour d’une alimentation plus durable pour que ces enjeux ne soient pas oubliés lors des prochaines semaines d’élection présidentielle.
Chaque année, fabricants et distributeurs négocient le prix des aliments que nous consommons, le plus souvent au détriment des agriculteurs.
En plaçant le consommateur au centre des décisions et en lui permettant de tout vérifier, notre initiative collective a permis de rééquilibrer le rapport de force et protéger la rémunération agricole. L’objectif est que ce système puisse bénéficier à tous les agriculteurs français.
Une proposition solidaire qui inspire un projet de loi
Cette mesure est avant tout celle d’une proposition de loi des consommateurs qui est en cours de préparation avec le Sénat !
En France, 20% du gaspillage alimentaire dans les foyers est dû à une mauvaise compréhension des dates de consommation. Too Good To Go propose d’apposer sur les produits alimentaires, une mention complémentaire après la date de consommation qui indique que le produit reste consommable après la date de durabilité minimale (DDM).
Testée depuis 2 ans sur 300 millions de produits, la mise en place de cette mention a permis, pour 82% des Français, de rendre plus compréhensibles les dates de consommation !
Aujourd’hui 63 % des Français disent vouloir manger plus sainement. Cependant, le bio est encore trop cher pour beaucoup de personnes. La Fourche propose donc la mise en place de chèques alimentation bio de 100 euros par mois et par foyer, pour les ménages en situation de précarité alimentaire.
Ce chèque alimentation bio serait utilisable pour tout achat de produits bio et adossé aux centres communaux d’action sociale (CCAS) ou Banques Alimentaires, sous conditions de revenu et obligatoirement assorti d’une proposition d’accompagnement social.
Issu des propositions de la convention citoyenne pour le Climat, il s’agit d’un outil qui offrirait un complément de pouvoir de vivre aux Français, tout en favorisant les pratiques agricoles durables
La dangerosité des additifs nitrés utilisés dans les produits de charcuterie a fait l’objet de nombreuses publications scientifiques. Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé a classé en 2010 les nitrites et nitrates ingérés comme cancérogènes probables, puis elle a classé en 2015 la charcuterie comme cancérogène avéré.
Yuka propose donc d’interdire les additifs nitrés dans tous les produits alimentaires.
Les produits alimentaires issus de circuits courts et de vente directe sont des aliments non transformés (donc meilleurs pour la santé) et issus de fermes à taille humaine, qui permettent donc de rémunérer justement les producteurs tout en faisant vivre l’économie locale.
La Ruche qui dit Oui ! propose de ce fait d’exonérer la TVA de ces produits et de rendre leurs prix plus accessibles pour les consommateurs.
Depuis la loi Garot, l’ensemble des acteurs de la distribution sont tenus de lutter contre le gaspillage alimentaire et de donner leurs invendus à des associations. Cependant, les contrôles prévus par la loi ne semblent pas mis en œuvre, rendant impossible de savoir si cette loi est bien respectée.
Les Banques alimentaires suggèrent donc de mettre en place davantage de contrôles de l’interdiction de jeter ainsi que des contrôles sur la qualité des dons alimentaires aux associations.
À l’heure actuelle, l’alimentation représente 20% de nos émissions de CO2 en France. Lorsqu’on choisit un repas, il est difficile de se rendre compte de l’énergie et des émissions qu’il a fallu pour le produire.
Afin de réduire de 30% l’empreinte carbone de notre alimentation, le bureau d’études ECO2 initiative, propose d’afficher l’empreinte environnementale des plats servis dans la restauration collective (cantines, restaurants d’entreprise…) tout en fixant un objectif de 50% de produits bio à l’horizon 2030.
Poiscaille propose une réforme de l’interprofession de la pêche en France pour que celle-ci soit plus représentative de la diversité du secteur et notamment de la petite pêche.
Entrée en vigueur en 2018, la loi EGalim contraint la restauration collective à proposer de la nourriture de qualité (en respectant certains labels, en supprimant des additifs…) tout en permettant aux agriculteurs d’être mieux rémunérés.
FoodChéri propose d’appliquer cette loi dans le secteur privé et d’inclure toutes les entreprises proposant une restauration collective. Ainsi, les consommateurs seraient mieux informés sur la qualité de ce qu’ils mangent (propriétés nutritionnelles, labels…).
Lorsque les entreprises de l’agroalimentaire produisent de la nourriture, celles-ci ne prennent pas forcément en compte les externalités négatives qu’elles entraînent (pollution des sols avec des substances chimiques, rejet de déchets nocifs pour la faune et la flore dans les rivières…).
L’idée de Maxime de Rostolan, consiste donc à comptabiliser les impacts sur le capital naturel et humain de chaque entreprise, afin que la valeur créée par les entreprises corresponde davantage à la réalité.
Chaque année, fabricants et distributeurs négocient le prix des aliments que nous consommons, le plus souvent au détriment des agriculteurs.
En plaçant le consommateur au centre des décisions et en lui permettant de tout vérifier, notre initiative collective a permis de rééquilibrer le rapport de force et protéger la rémunération agricole. L’objectif est que ce système puisse bénéficier à tous les agriculteurs français.