24/01/2019
« « C’est qui le Patron ?! » : le client, le citoyen ou le bien-pensant ?
Dans la presse ce matin, une question. « C’est qui le Patron ?! ». Alors que Carlos Ghosn vient de démissionner, à la Une du Figaro, du Monde et des Échos, on vous parle des prochains patrons de Renault. En une de l’Équipe, le patron c’est Lucas Pouille, demi-finaliste de l’Open d’Australie. Au sommet de l’État le Point pose la question « C’est qui le patron ? Le président ou les technocrates ? » et au Venezuela « C’est qui le patron ? L’actuel président Maduro ou Juan Guaido le président du Parlement ? » qui fait la une de Courrier International.
Et puis ce soir à la télé, dans « L’Émission Politique » sur France 2 un invité de dernière minute. Il s’appelle Nicolas Chabanne, il a créé une brique de lait qu’il a vendue par millions au juste prix. La marque de cette brique de lait équitable ? « C’est qui le Patron ?! », sous-entendu le patron c’est le consommateur. « C’est qui le Patron ?! » c’est une question bien dans l’air du temps. Dans les entreprises on vous dit de plus en plus que le vrai patron c’est le client. Et en politique, le patron avec ce grand débat, ces gilets jaunes et ces européennes, le grand patron eh bien c’est vous chers auditeurs, c’est les Français.
Salaire et pouvoir d’achat, qui sont les gagnants ?
Votre patron sera-t-il aussi généreux que Didier Riahi ? Le Parisien, aujourd’hui en France, a rencontré ce dirigeant d’une PME d’Aulnay-sous-Bois qui emploie 85 salariés qui touchent la plupart moins de 2 000 euros par mois. Non seulement ils ont pu profiter de la prime exceptionnelle annoncée par Emmanuel Macron (entre 300 et 1 000 euros), mais Didier Riahi a décidé d’augmenter un tiers du personnel pour le récompenser et le motiver. Ça pose évidemment la question de l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat. Le Gouvernement a annoncé une progression du second d’1,6 % cette année mais ce chiffre est contesté ce matin par 60 millions de consommateurs et UFC Que Choisir.
Les Échos eux reviennent sur les gagnants et les perdants des mesures en faveur du pouvoir d’achat. Pour les ultras riches, tout va bien, les classes moyennes inférieures vont enregistrer un gain net de pouvoir d’achat. Les grands perdants selon Les Échos, ce sont les retraités aisés.
Autoroutes, permis de conduire, la route à prix cassés ?
Tandis que la Provence vous dit tout sur les réductions des sociétés d’autoroutes à leurs abonnés pour faire passer la pilule des hausses tarifaires prévues le 1er février prochain, Ouest France vous explique comment Internet a chamboulé le marché du permis de conduire. Comparez : 1 200 euros le permis dans une auto-école traditionnelle, 700 à 800 euros pour une auto-école en ligne. Non seulement c’est moins cher, mais les sociétés en ligne rivalisent d’astuces pour séduire les apprentis conducteurs : des leçons de 7 à 23 heures même le dimanche, des forfaits de 20 leçons défiant toute concurrence.
Sauf qu’il y a un mais : on n’a pas toujours le même prof, la même voiture, on doit patienter pour les examens car les auto-écoles traditionnels sont prioritaires. N’empêche ces formules séduisent les jeunes même si elles mettent sur la paille le vieux monde de l’auto-école.
Les jeunes boudent le grand débat national
Alors ça c’est une bizarrerie, toujours dans Ouest France. Pourquoi les jeunes boudent-ils le grand débat ? Ça ne les intéresse pas car les questions posées ne les intéressent, parce que le débat ne les écoute pas, parce que le débat il est truqué. Ça c’est la goualante habituelle des syndicats étudiants, les mêmes qui bloquaient les fac et lycées en raison d’une hausse des droits d’inscription pour les étrangers hors union européenne qui ne les concernait pas a priori. Débat paternaliste, débat pas intéressant, ils sont curieux les jeunes. En fait les jeunes ils préfèrent passer le permis que débattre ou bien ils préfèrent regarder le débat chez Hanouna avec Marlène Schiappa.
Halte à la bien-pensance
J’arrête parce que ce n’est pas politiquement correct de critiquer les jeunes surtout quand on a deux fois 25 ans. Je vous parle du politiquement correct parce que c’est le grand dossier du Nouvel Obs qui sort ce matin. Avec à sa Une l’avocat star Éric Dupont-Moretti. Que dit Maître Dupont Moretti ? Eh bien que l’époque est hyper moralisatrice (Yann Moix et les femmes de 50 ans), hyper hygiéniste (les couches culottes, la viande de cheval) et hyper transparente (le salaire de Chantal Jouanno). Et Dupont Moretti critique l’hyper bien-pensance.
Plus on fait la leçon aux Français, plus ils pensent le contraire. Ce qui confirme ce que je vous disais il y a quatre minutes : c’est qui le patron ? C’est le citoyen. »