05/02/2018
« Le mercredi 31 janvier, le Ministre de l’Agriculture présentait en Conseil des ministres la Loi Alimentation, fruit des États Généraux de l’Alimentation et destinée à résoudre le problème des rémunérations – parfois dérisoires – des producteurs. Mais certaines marques éco-responsables n’ont pas attendu l’arrivée d’Emmanuel Macron pour rétribuer plus équitablement éleveurs et agriculteurs.
EN DIRECT DES ÉLEVEURS
L’année 2016 fut une année noire pour les producteurs laitiers : acculés au pied du mur par la crise du lait et contraints d’accepter les prix dictés par Lactalis et les différentes enseignes de grande distribution, des éleveurs laitiers ont fait volte-face. Une quinzaine d’exploitations, depuis la Nouvelle-Aquitaine en passant par les Pays-de-la-Loire et la Bretagne, se sont regroupées pour créer « En direct des éleveurs » à laquelle est dévolue une laiterie – construite par leurs soins – basée en Loire-Atlantique.
« En direct des éleveurs » n’a d’autre projet que de vendre un lait de qualité à un prix raisonnable qui soit avantageux et pour le consommateur, et pour le producteur. Les éleveurs ont donc misé sur la transparence, la traçabilité, l’engagement qualité – leur lait est certifié « Bleu-Blanc-Coeur » – un emballage 100 % recyclable pour le moins surprenant – une poche de lait – et sur un prix responsable : 94 centimes d’euros le litre. Vendue dans les magasins E. Leclerc et Super U du Grand Ouest, la marque En direct des éleveurs planche déjà sur des projets de beurre et de crème.
« C’EST QUI LE PATRON ?! »
Mercredi 24 janvier, le groupe de grande distribution Système U s’engageait à proposer les briques de lait estampillées « C’est qui le Patron ?! » dans ses différents établissements. Il aura suffi d’un an et demi à la jeune marque de consommateurs pour s’imposer dans toutes les enseignes de la grande distribution : Intermarché, E. Leclerc, Lidl… Tous sont tombés sous le charme. Certains distributeurs comme Monoprix et Carrefour sont même allés jusqu’à utiliser le lait « C’est qui le Patron ?! » pour la confection de leurs propres produits laitiers.
À l’été 2016, en pleine crise du lait, plusieurs consommateurs se rassemblent et créent la marque solidaire « C’est qui le Patron ?! » qui rétribuera plus équitablement les producteurs laitiers. Les citoyens à l’origine de cette initiative, baptisés les « consomm’acteurs », déterminent alors quel sera le prix le plus adapté au regard de plusieurs critères : l’alimentation des animaux, l’emballage, le transport… Résultat le producteur vend son litre de lait 39 centimes – le double du prix habituel – et la brique d’un litre est vendue 0,99 centimes. Tout le monde y trouve son compte, producteurs comme consommateurs.
Le plébiscite de « C’est qui le Patron ?! » est tel que les « consomm’acteurs » n’ont pas tardé à étendre la gamme de produits : pizza, beurre bio, jus de pomme, purée de pommes et steak haché sont déjà disponibles. D’autres produits sont encore à l’étude, parmi lesquels les pâtes, les œufs, le miel et les fraises. N’hésitez pas à participer au développement de « C’est qui le Patron ?! » en vous rendant sur leur site Internet.
« ENSEMBLE »
En 1999, la chaîne de magasins Biocoop lance « Ensemble », une gamme de produits issus de l’agriculture biologique et vendus à des prix bien plus abordables que ceux proposés en grandes surfaces : les agriculteurs sont rémunérés au juste prix et les consommateurs ne sont pas extorqués. Aujourd’hui, la marque « Ensemble » regroupe près de 2 612 fermes à travers la France, toutes sociétaires de Biocoop, ce qui leur donne le droit d’être représentées au Conseil d’Administration.
Les producteurs partenaires et la chaîne de magasins fixent ensemble des niveaux de prix « plafond et plancher » en fonction des « coûts de production et de la pérennité des fermes, ce qui protège des variations parfois brutales du marché ». Avec près de 600 produits à son catalogue – viandes, fruits, légumes, fromage, céréales, lait… – « Ensemble » réalise près de 12 % du chiffre d’affaires des 500 points de vente Biocoop. Un chiffre qui ne devrait que grimper compte tenu de l’attrait croissant des consommateurs pour les produits sains affichant des prix équitables et rémunérateurs pour les éleveurs et les agriculteurs. »