C’est qui le patron ? ! 33 produits mis sur le marché en trois ans
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit-on. C’est en tout cas ce qui est en train de se passer avec la coopérative «C’est qui le patron ? ! ». Elle restera à jamais la première marque dont les produits sont élaborés par les clients, des clients censés prendre une journée de congé pour aller juger de visu les conditions de production. Au final, en trois ans, ce sont 33 produits « bons, sains et responsables » qui ont été mis sur le marché, des oeufs au beurre en passant par les steaks hachés.
Son plus grand succès reste sa brique de lait, lancée en grandes surfaces il y a près de trois ans déjà. D’ici à la fin de cette année, cette brique proposée à 99 centimes devrait s’être vendue à 130 millions d’exemplaires. Soit 5 % du marché du lait en France, et de quoi contribuer à faire vivre 350 producteurs dont la rémunération est ainsi passée de 21 centimes par litre en 2016 à 39 centimes aujourd’hui.
Aider les grands groupes à changer de l’intérieur
Nouvelle étape pour la coopérative : tenter d’aller encore plus loin et plus vite, accélérer la mutation de l’économie, dans un contexte d’urgence climatique et sociale, en aidant les grands groupes à changer eux-mêmes. C’est dans cet objectif qu’a été lancé le 17 Septembre dernier l’Atelier Consommateur et Citoyen. Sa mission : mettre à la disposition des grandes entreprises l’expertise citoyenne accumulée en trois ans d’existence.
Quatorze grands noms de l’agro-alimentaire ont déjà franchi le pas et décidé de faire appel à ce nouvel Atelier. Le cahier des charges des consommateurs mis au point par l’Atelier devrait leur permettre de transposer dans leurs process et leurs productions les attentes et les valeurs réelles des consommateurs.
Vers l’obtention d’un label consommateur-citoyen
En effet, il ne faut pas oublier que le but initial de la coopérative « C’est qui le patron ? ! » est tout simplement de parvenir à proposer une juste rémunération aux producteurs. Ce nouvel atelier visera donc à donner, au coeur même des grandes sociétés, l’impulsion afin d‘initier des méthodes de production qui soient à la fois plus équitables et plus durables.
Nestlé ou le groupe Accor se sont déjà dits intéressés par le concept, qui pourrait à terme déboucher sur l’obtention d’un label « consommateur-citoyen ». Pour ce faire, une douzaine de spécialistes des questions environnementales, économiques, sociales et de gouvernance ont été recrutés par l’Atelier, afin de réaliser des audits approfondis des entreprises partenaires, qui vont aider les marques à faire des produits plus durables, plus équitables, plus responsables. »
Paul MALO