« En 10 mois, cela a changé beaucoup de choses. Notre trésorerie remonte et on peut enfin payer les dettes que nous avions de longue date. Avant, on vendait notre lait en dessous du prix de production, alors c’était impossible de rembourser quoi que ce soit ! Aujourd’hui, on peut recommencer à avoir des projets. On se sent reconnus et cela nous a redonné confiance en notre métier.
L’intérêt d’une telle démarche, c’est aussi ce lien retrouvé entre producteur et consommateur. On pensait que le grand public avait une image négative de notre métier. Et, au contraire, on s’est rendu compte qu’il était demandeur d’informations, qu’il ne jugeait pas nos pratiques. Cela permettra peut-être aussi à chacun de prendre conscience que nous avons un rôle important à jouer au sein d’un territoire : on participe à sa vie économique et on fait vivre indirectement beaucoup de familles.
Un temps de traite bientôt divisé par deux
Ce regain de trésorerie va nous permettre de se dégager un salaire, d’abord, mais aussi d’améliorer un peu nos conditions de travail. Parce que, pendant 4 ans, on n’a rien fait… On n’arrivait même pas à payer nos fournisseurs d’aliments, alors se lancer dans des travaux ! Très concrètement, grâce à la meilleure rémunération du lait, nous allons pouvoir investir dans un outil de traite adapté à la taille du troupeau et, ainsi, nous libérer du temps.
Depuis 10 ans, on a une forme d’érosion de nos marges nettes. Et chaque fois que cela a été possible, on a essayé de les compenser par des volumes ou une activité supplémentaire. Mais ce n’est pas une solution : la surcharge de travail devient intenable sur le long terme. Il faut qu’on parvienne à rééquilibrer la valeur de nos prix pour dégager de la marge et essayer de vivre « normalement ». » »