Novethic – « C’est qui le Patron ?! » lance son application, encore plus complète que Yuka

« C’est qui le patron ?! passe à la vitesse supérieure. La marque des consommateurs, qui rémunère au juste prix les producteurs, lance son application de notation. Pour aller plus loin que le célébrissime Yuka, la nutrition n’est pas le seul critère d’évaluation, l’application prendra en compte le prix, l’origine ou l’impact environnemental. La marque va aussi auditer des fabricants comme Nestlé selon son propre cahier des charges. Une demande des industriels qui n’arrivent plus à communiquer avec les consommateurs. 

Fort de son succès, C’est qui le patron étend son influence en lançant une application de notation.
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L’appli star des Français, Yuka, a-t-elle du mouron à se faire ? La très populaire marque « C’est qui le patron ?! » se lance aussi dans une application de notation des produits alimentaires. Et contrairement à Yuka, elle ne va pas se limiter à l’impact nutritionnel. Plus de sept critères sont pris en compte : environnement, éthique, qualité, nutrition, prix, origine, appréciation.

L’application C’est quoi ce produit va se baser sur les données du moteur de recherche alimentaire « Mes goûts », créé par Laurent Pasquier, un des cofondateurs de C’est qui le patron. Son atout est clair : les données ont été récoltées manuellement depuis plus de 8 ans. Plus de 25 000 références sont déjà enregistrées. 

Des données récoltées à la main depuis 8 ans

« On a un très bon niveau de fiabilité, on n’est pas dans du déclaratif. Les recettes sont décortiquées, le plastique pesé, les produits cachés révélés », explique Nicolas Charbonne, l’autre cofondateur. Sur cette appli, pas de rouge ou de vert, la notation est plus nuancée et surtout personnalisée.

Chaque utilisateur va créer son profil en priorisant les critères qui lui importent le plus. Ainsi en scannant telle marque de biscuit, l’application « C’est quoi dedans ?! » vous indiquera si ce produit vous correspond en le notant de 0 à 100 %. Des alternatives plus à même de vous correspondre vous seront alors proposées. « On va mettre une pression exigeante mais toujours bienveillante sur les fabricants », espère Nicolas Chabanne. 

L’application, qui sera disponible fin octobre, s’inscrit dans une démarche plus large de C’est qui le patron. La marque, lancée en 2017 s’était donnée pour but de lutter contre la crise agricole. Avec sa brique de lait vendue seulement quelques centimes de plus pour que le producteur puisse vivre dignement, elle a montré que le prix bas n’était pas le seul critère des consommateurs. Jus de pomme, oeuf, pizza, beurre, farine… Les produits estampillés C’est qui le patron se sont multipliés trouvant une place de choix dans les rayons, avec la confiance des consommateurs. Cité en exemple par Emmanuel Macron lors des États généraux de l’alimentation, C’est qui le patron est devenu une référence. 

« Mettre notre nez bienveillant et exigeant dans les coulisses des fabricants »

Fort de son succès la marque vient de lancer l’Atelier consommation et citoyen. À travers ses applis, sa chaîne des consommateurs, son label, elle va entrer dans les coulisses des fabricants. « En réalité, c’est une demande des fabricants, ils savent que leur communication ne suffit plus, que leur crédibilité est mise en cause. Ils vont donc nous ouvrir leur porte, en toute transparence, et on va évaluer leurs produits », explique Nicolas Chabanne.

Plus de 45 fabricants dont des PME mais aussi des gros groupes comme Nestlé vont jouer le jeu. « Nous, on a le temps et les ressources pour les auditer. A la fin, les consommateurs voteront. Soit le produit sera rejeté, soit il devra être amélioré, soit il deviendra un produit C’est qui le patron, même si ce n’est pas le but », avance Nicolas Chabanne qui met en avant l’exigence du Cahier des charges de la marque des consommateurs et le recrutement d’experts des problématiques environnementales, sociales et de gouvernance. Ce rôle de médiateur va permettre aux fabricants de renouer le contact avec le consommateur et à C’est qui le patron d’agrandir un peu plus son influence dans le secteur agroalimentaire. »

Marina Fabre

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