L’EST REPUBLICAIN – Pourquoi les français craquent pour les salades en sachet

« C’est un peu la querelle des Anciens et des Modernes au beau milieu de la verdure : d’aucuns clament que la salade du marché est meilleure en goût, plus écolo et bien moins chère, alors que les partisans de la salade en sachet louent un aspect pratique ainsi qu’une plus longue conservation.

 

La mâche, au coude-à-coude avec la laitue dans le leadership des ventes de salades en sachet. Photo d'illustration/ejaugsburg/Pixabay/domaine public

La mâche, au coude-à-coude avec la laitue dans le leadership des ventes de salades en sachet. Photo d’illustration/ejaugsburg/Pixabay/domaine public
24/04/2019

Vous êtes plutôt salade du marché ou salade en sachet ?

Eh bien, c’est un peu la querelle des Anciens et des Modernes au beau milieu de la verdure : d’aucuns clament que la leur est meilleure en goût, plus écolo et bien moins chère, alors que leurs opposants louent un aspect pratique ainsi qu’une plus longue conservation.

Il est vrai que les salades « prêtes à l’emploi » sont aujourd’hui bien installées dans le frigo des Français.

Déjà découpées, triées, lavées et essorées, elles occupent 84% du marché de la 4e gamme -qui regroupe les légumes, herbes aromatiques et fruits frais, crus, lavés, épluchés et coupés, sans assaisonnement- selon les derniers chiffres de LSA.

Le succès est tel que même la marque emblématique de « consomm’acteurs » « C’est qui le patron » a lancé sa propre production l’an dernier : laitue et batavia au printemps et en été, scarole en automne et mâche en hiver.

52 000 tonnes achetées en 2018

En 2018, les clients de la grande distribution ont acheté près de 274 millions de sachets de salades (1) –près de 52 000 tonnes- soit un bond de +1,4 % par rapport à 2017, et plus de 466,6 millions d’euros de chiffre d’affaires -soit +2,3% par rapport à 2017.

Pour la première fois dans ce rayon, le bio fait également figure de moteur, avec des ventes en volume qui ont doublé sur 1 an, pour atteindre plus de 9,8 millions de sachets vendus en 2018.

Les Français louent en priorité (2) son aspect pratique et prêt à l’usage (68%), devant le gain de temps (64%), le fait de pouvoir trouver leurs salades préférées tout au long de l’année (40%) ainsi que de bénéficier d’une association de plusieurs variétés dans un seul et même sachet (40%).

« Cinq fruits et légumes par jour »

Et puis, il faut bien se l’avouer, plus de trois acheteurs sur quatre (76%) estiment que la consommation de salades prêtes à l’emploi favorise l’augmentation de la fameuse part des « cinq fruits et légumes » par jour recommandée par les autorités sanitaires. Aaah, la bonne conscience…

(1) Source Nielsen, achats en hypers, supermarchés, magasins de proximité et drive, du 1er janvier 2018 au 30 décembre 2018.

(2) Enquête CSA menée pour le SVFPE du 19 au 26 juin 2017 auprès d’un échantillon représentatif de 1 005 Français âgés de 18 ans et plus.

La salade en sachet en trois questions

Familles, couples ou célibataires ?

Les Français sont de plus en plus nombreux à consommer des salades prêtes à l’emploi : 74 % des ménages en ont acheté en magasins en 2018, soit +1 % par rapport à 2017. Contre toute attente, il s’agit majoritairement de familles : 35,7 % des foyers consommateurs sont composés d’un minimum de trois personnes, tandis que les couples constituent 33,8 % des acheteurs et les célibataires 30,3 %.

Mâche, laitue ou iceberg ?

Du côté des variétés de salades en sachet préférées des Français, deux salades confirment leur leadership, avec chacune plus de 16 % de parts de marché en valeur : la laitue (16,9 %) et la mâche (16,2 %). De son côté, si l’iceberg reste en 3e position (9,9 %), les jeunes pousses progressent (9,6 %), confirmant une tendance marquée par une hausse des salades tendres et douces au goût.

Drive, magasin de proximité ou hypers et supermarchés ?

En 2018, les ventes de salades en sachet ont progressé dans tous les circuits de distribution. Cette croissance est particulièrement remarquable dans le circuit drive avec +12,7 % en valeur contre 2017 ainsi que dans les enseignes de proximité avec +4,1 % en un an. Les hypers et les supermarchés, qui représentent 81% des ventes de salades en sachet progressent également, respectivement de +1,1 % et de +1,6 %.

Source Nielsen, achats en hypers, supermarchés, magasins de proximité et drive, du 1er janvier 2018 au 30 décembre 2018.

De la salade à l’eau de javel ?

En 2016, l’UFC Que choisir s’était penchée, dans une étude, sur 28 salades en sachet de différentes marques vendues dans la grande distribution.

Testées en termes de qualité microbiologique, pesticides, nitrates, résidus de chlore et défauts divers, il s’était avéré que 24 salades sur 28 recelait des traces de chlorates, soit la presque totalité.

Cela s’explique par le fait que les salades, avant le rinçage, sont lavées à l’aide d’une solution chlorée (eau de javel) lors du processus de fabrication, afin d’éliminer tout risque bactériologique. Et visiblement, bien que l’industrie utilise entre 20 à 30 litres d’eau pour le rinçage d’un seul kilo de salade, ces quantités démesurées d’eau gaspillée ne suffisent pas. Certains organismes recommandent même aux clients de rincer une seconde fois les salades en sachet avant de les manger. »

 

 

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