Dans les grandes surfaces, de plus en plus de clients font leurs courses les yeux rivés sur leur smartphone et des applis dites de « coaching alimentaire ». La plus connue c’est bien sûr Yuka, déjà téléchargée près de 14 millions de fois ! Le principe ? Vous scannez l’étiquette d’un yahourt ou d’un plat cuisiné et Yuka vous dit le taux de sucre, de sel, le nombre de calories, etc. Puis, le produit est noté comme bon ou mauvais pour la santé. C’est simple et ça cartonne.
De son côté, ShopAdvizor repose sur le partage des avis de consommateurs et revendique déjà plus d’un million d’utilisateurs. Une enseigne de grande distribution, Système U, a même sa propre appli « Y’a quoi dedans ? ». Au total, un Français sur quatre utilise déjà ces nouveaux outils. Et ce n’est pas fini. Dans les semaines à venir, de nouvelles applications vont arriver sur nos téléphones.
Dès la mi-novembre, « C’est qui le patron ? », cette marque qui propose vous savez de mieux rémunérer les agriculteurs en laissant les consommateurs fixer eux-mêmes le prix va lancer « C’est quoi ce produit ? ». Son ambition ? Renseigner sur la qualité nutritionnelle mais aussi l’origine et l’impact écologique des produits mis en rayon. Début 2020, ce sera au tour de l’association UFC-Que choisir de lancer son appli.
Est-ce que ces applis incitent réellement les industriels à proposer des produits plus sains ?
C’est l’objectif. Déjà, le système d’étiquetage Nutri-score, et son fameux logo cinq couleurs, a fait bouger les lignes. En cas de mauvaise note, un tiers des consommateurs change de marque. Résultat, les ventes des produits trop gras ou trop sucrés ont plongé de 30%. Les applis vont considérablement amplifier ce phénomène.
C’est donc devenu un enjeu majeur pour les géants de l’industrie agro-alimentaire. Sous la pression, ils modifient les uns après les autres leurs recettes… moins de colorants dans la charcuterie, d’acides gras saturés dans les plats cuisinés, de sels dans les pizzas, d’additifs dans les glaces etc… Certains, comme Danone, s’engagent à plus de transparence en mettant en ligne la composition de leurs produits. Bref, les consommateurs sont tout simplement en train d’imposer leur loi. »