05/06/2019
« Aucune molécules indésirables dans les bananes bio
La banane est le deuxième fruit le plus consommé en France, après la pomme. Les Français en mangent en moyenne neuf kilos par an et, dans la grande majorité des cas, il s’agit de bananes Cavendish issues de l’agriculture conventionnelle. Les bananes bio représentent 12% du marché. Le magazine a testé des bananes d’origines et de variétés différentes, conventionnelles, bio et parfois issues du commerce équitable. Bonne nouvelle: les tests n’ont montré aucun résidu de chlordécone pour les bananes de Guadeloupe, un pesticide désormais interdit mais fortement persistant dans l’environnement…
En revanche, des résidus de pesticides, en quantités infinitésimales, ont été découverts dans les deux variétés de bananes conventionnelles analysées, vendues par les enseignes E.leclerc et Cora. Toutes les bananes bio respectent quant à elles leurs engagements, puisqu’aucune des variétés analysées ne contient de résidus de pesticides.
Des polluants dans les laits bio…
La production de lait biologique ne cesse de croître en France: +147% entre 2006 et 2015. Elle a atteint 837 millions de litres en 2018. Pour un prix 30% plus élevé, le consommateur cherche un produit respectueux de l’environnement mais surtout de meilleure qualité. 60 Millions a testé neuf laits, dont six bio. Tous se sont révélés exempts de médicaments vétérinaires et de résidus de pesticides. La filière bio implique que les animaux soient nourris à l’herbe, au fourrage ou aux grains d’origine biologique, produits sans pesticides de synthèse. Il est plus surprenant que les laits conventionnels ne contiennent aucun résidu de pesticide.
Cependant les analyses ont détecté la présence, à faible dose, de polluants comme les dioxines et les polychlorobiphényles (PCB), tous deux perturbateurs endocriniens et classés cancérogènes chez l’humain. Les PCB, dont la production est interdite depuis 1987, proviennent des rejets industriels du passé dans les cours d’eau. Les dioxines, issues des phénomènes de combustion, sont principalement produites par les fumées d’usine et les incinérateurs. Ces molécules et les PCB, très peu biodégradables, se sont accumulés dans le sol.
Or, les tests de 60 Millions montrent qu’une vache qui pâture peut ingérer jusqu’à 10% de sa ration quotidienne sous forme de terre. On retrouve ces polluants dans le tissu adipeux des vaches, et donc dans le lait, y compris le lait bio. Le Lactel bio compte trois fois plus de PCB et sept fois plus de dioxines que le lait conventionnel C’est qui le patron?! est le moins pollué. Cette différence peut s’expliquer selon 60 Millions par le fait que les vaches en filière bio passent plus de temps au pré et se trouvent davantage au contact d’eau et de sols contaminés.
Et dans les œufs…
Les tests de 60 Millions montrent que tous les œufs sont contaminés par des polluants, et les bio par de plus fortes quantités. La marque Mâtines bio affiche même les résultats les plus décevants de l’étude. Quant aux huiles d’olive bio analysées, elles révèlent parfois la présence de phtalates, des substances reconnues comme perturbateurs endocriniens et potentiellement hépatotoxiques. Sur huit références bio, la moitié contient des phtalates. L’une provient d’Italie (Crudolio) et les trois autres de Tunisie (Bio Planète, Bio village, Terra Delyssa).
Quant aux gâteaux bio testés, ils se révèlent aussi gras et sucrés que les conventionnels, et les pâtes à tartiner bio ne sont pas toujours exemptes d’huile de palme, même si elles se révèlent souvent meilleures d’un point de vue qualitatif et nutritionnel. Une équipe française conduite par un psychologue de l’université de Nanterre a montré que les consommateurs sous-évaluaient la valeur calorique des aliments bio par rapport à celle des aliments conventionnels. Mais, comme le rappelle 60 Millions, « une pâte à tartiner, bio ou non, c’est avant tout du gras et du sucre ». »